Skyrock.com
  • ACCUEIL
  • BLOGS
  • PROFILS
  • CHAT
  • Apps
  • Musique
  • Sources
  • Vidéos
  • Cadeaux
  • Connecte-toi
  • Facebook
  • Google+
  • Crée ton blog

BurnMeOut

Masquer
Photo de BurnMeOut
  • Suivre
  • Plus d'actions ▼
  • Blog secret
  • Partager
  • Devenir VIP
  • Bloquer
  • S'abonner à mon blog
  • 232 sources
  • 229 fans
  • 161 kiffs
  • 49 commentaires

Création : 27/10/2011 à 08:58 Mise à jour : 22/12/2016 à 15:23

Seuls les idiots croient en la chance.

_____________________________________________ Burn Me Out _____________________________________________

_____________________________________________ Burn Me Out   _____________________________________________


«Never steal anything from someone you can't outrun. »

Twitter ~ Tumblr ~ Our Town ~ Histoire de Gang .

Les répertoires où trouver Burn Me Out : ☼

L'habillage de BurnMeOut vient de chez Habillements .

Tu as aimé un OS et tu voudrais être prévenue de la mise en ligne d'un nouveau? Laisse juste un commentaire pour le préciser.


© Par propriété exclusive de l'auteur,la copie et les utilisations partielles ou totales de son travail sont interdites; conformément aux articles L.111-1 et L.123-1 du code de la propriété intellectuelle. Tous Droits Réservés.
Aussi protégée par MyFreeCopyright.
​ 25 | 31 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.173.237.152) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le jeudi 27 octobre 2011 11:30

Modifié le vendredi 10 janvier 2014 14:28

_____________________________________________Summary _____________________________________________

_____________________________________________Summary  _____________________________________________



« Le héros peut être en chacun, même en celui qui fait une chose aussi
simple et rassurante que mettre un manteau sur les épaules d'un garçon
et ainsi lui faire comprendre que le monde ne s'est pas écroulé. »




(Chaque mot représente un OS, il suffit de cliquer. Au passage, les OS sont complètements indépendants les uns des autres, vous pouvez lire ce que vous voulez, dans l'ordre que vous voulez. Par ailleurs la plupart de ces OS sont en "secret" il vous suffit de demander pour pouvoir lire.)

​ 12 | 3 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.173.237.152) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le samedi 12 janvier 2013 10:13

Modifié le mercredi 08 octobre 2014 05:48

_____________________________________________ Abnégation _____________________________________________

Revelation

_____________________________________________ Abnégation   _____________________________________________


« L'amour, c'est l'absolu, c'est l'infini ; la vie, c'est le relatif et le limité. De là
tous les secrets et profonds déchirements de l'homme quand l'amour s'introduit
dans la vie. Elle n'est pas assez grande pour le contenir. » -Victor Hugo



_____L'eau coulait sur ses muscles endoloris et Grace tentait de vider complètement son esprit de tous ces éléments qui s'enchaînaient depuis des semaines sans que personne ne trouve une solution. Mais depuis quelques jours une idée faisait son bout de chemin dans son cerveau et elle n'allait pas plaire. Alex refuserait, aucun doute. Cependant, Grace restait avant tout une Protectrice et elle allait devoir se résoudre à expliquer son futur plan à Alex. L'heure n'était plus à l'hésitation, Grace allait mettre fin à ce borde le plus vite possible. Respirant un grand coup, la jeune femme coupa l'eau avant de s'emparer de sa serviette pour s'enrouler dedans. À cause de la chaleur de l'eau, de la buée s'était formé sur le miroir et une fois sortie de la douche, Grace l'essuya avant d'observer son reflet. Elle était fatiguée, des cernes bleues commençaient à se laisser voir sous ses yeux, mais elle ne ferait rien pour les cacher. Elle n'avait pas à cacher sa fatigue, tout le monde se trouvait dans le même état avec ces menaces qui pendaient de tous les côtés. Ce n'était pas une vie de devoir lutter sans cesse dans l'espoir de protéger toutes les personnes qui les entouraient. Grace était fatiguée mais elle n'avait pas encore dit son dernier mot, elle se battrait jusqu'à qu'elle ne puisse plus. Simplement, elle ne savait pas quand cette dernière bataille aurait lieu ou comment elle se terminera. Qui se déciderait à frapper le premier ?
_____Grace devait se convaincre qu'elle prenait la meilleure décision en suivant son plan. Elle avait passé des heures, des nuits et des journées à tenter d'établir un plan, seule ou en groupe mais rien ne semblait tenir la route. Sauf cette dernière qui avait germé dans son esprit. Après un dernier coup d'½il dans le miroir, Grace fut convaincue qu'elle venait de prendre la meilleure décision possible. Il le fallait après tout. Ses envies venaient toujours après son devoir, protéger.


Quelques heures plus tard.


_____« Alex ? Tu es rentré ?
_____-Je suis dans le salon. »

_____Grace retira ses chaussures avant de rejoindre son cousin, assis à même le sol, une masse de feuilles à ses pieds, l'entourant. Déterminé, il cherchait lui aussi sans relâche un plan pour pouvoir attaquer. Leur salon s'était transformé en tempête de feuilles, enchevêtrées les unes sur les unes tant il y en avait, un peu partout, sur les chaises,sur la table, le canapé, la télévision, la table basse, l'étagère, pas un seul centimètre carré du salon n'avait été épargné et cela s'étendait aussi à leurs chambres. La chambre de Grace avait été transformé en carte géante, en trois dimensions. Digne d'une ½uvre d'art.

_____« C'est plutôt moi qui devrait te demander où tu étais partie, tu ne crois pas ?
_____-Faire du repérage, répondit-elle en s'avançant en centre de la pièce. 

_____Intrigué, Alex releva la tête. Protecteur lui aussi, il venait de sentir quelque chose, quelque chose de noir. Déterminée à faire entendre son plan à son cousin, elle s'abaissa à sa hauteur pour poser sa main sur son avant-bras.

_____-J'ai trouvé la solution, Alex. »


**


_____Un coup. Deux coups, puis trois. Silence. Et encore un, deux et trois. Les deux hommes derrière la porte laissèrent passer quelques secondes, le temps pour Derek d'écouter ce qui pouvait bien se passer dans l'appartement pour que personne ne réponde, surtout à cette heure. Perdant patience, il se remit à taper contre la porte.

_____« Grace ? Appela Stiles de derrière la porte. »

_____Sans attendre de réponse, le premier loup-garou enfonça la porte d'un coup d'épaule. Il n'entendait qu'un seul c½ur battre dans l'appartement et ils auraient dû être au moins deux. Ce fut à cet instant précis que Derek compris que quelque chose se déroulait, et que cela ne devait pas être la meilleure nouvelle. Il n'allait pas être déçu du voyage. Il pénétra dans l'appartement, Scott et Stiles sur ses talons.

_____« Qui va remettre la porte en place, sérieusement Derek ? »

_____Le loup-garou ne prit pas la peine de répondre et se concentra sur son ouïe, peut-être qu'on leur tendait un piège ? Mais le c½ur qu'il entendait toujours battre manquait quelques battements, comme si la personne était blessé. Alors les trois hommes traversèrent le couloir avant d'entrer dans le branle-bas de combat qu'était le salon. Les feuilles avaient volé à n'en pas douter, car elles se rassemblaient dans un coin, comme si un courant d'air était passé. Scott bouscula brusquement Derek pour lui passer devant quand il vit Alex, allongé au sol.

_____« Bordel. »

_____Ses mains tremblaient, son corps semblait complètement rigide. Les muscles de son visage étaient contractés, comme s'il tentait de retenir quelque chose, en lui. Il se retenait d'exprimer la douleur. Une douleur lancinante qui traversait chaque vaisseau sanguin, un par un, pour les immobiliser, l'empêcher de bouger et d'effectuer quelconque mouvement. C'était délibéré comme geste. Derek rejoignit Scott près du corps pour poser un genou à terre et observer Alex. Ses sens ne lui renvoyaient rien d'autres que de la colère, de la détermination et l'odeur de Grace. L'odeur de Grace. Comment le corps d'Alex pouvait se retrouver imbibé de son odeur ? La seule possibilité fut que...

_____« C'est Grace.
_____-Qu'est-ce que tu racontes Derek ? Elle n'est pas là. 

_____Stiles continuait à parler dans le vide, Scott concentré sur la remarque de Derek se pencha en avant pour lui aussi sentir.

_____-Pourquoi aurait-elle paralysé son propre cousin ?
_____-Tu le crois ? Demanda Stiles.
_____-Néméton. »

_____Stiles arrêta son flot de paroles pour fixer le cousin de la jeune femme. Un seul mot venait de franchir ses lèvres et les trois hommes connaissaient bien la signification de ce dernier. Si Derek n'arrivait pas à se souvenir de sa localisation et de sa vraie signification, les deux autres, eux, comprenait parfaitement ce qu'il avait voulu dire. Stiles se raccrocha au bord du canapé le plus près, pour ne pas s'écrouler. Scott saisit la main droite d'Alex pour tenter de lui retirer un peu de sa douleur mais il se heurta à un mur. Alex se barricadait pour supporter la douleur.

_____« Qu'est-ce que cela veut dire ?
_____-Tu voudrais bien réfléchir une seconde, Derek. Juste une petite seconde ! »

_____Elle s'était rendue. Grace avait rendu les armes pour partir affronter la menace seule. Et non pour l'affronter comme le pensait Derek, elle était partie se sacrifier. Elle avait réussi à se convaincre, sans l'aide de personne que la meilleure solution était de donner sa personne pour sauver la sienne. Une vie contre celles des autres. Soudainement, la main gauche d'Alex s'abattit sur le bras du loup-garou avant de le saisir fermement, à la limite de le lui briser sous la pression et la force de sa poigne. Il lutta pendant quelques secondes, pour se redresser et se mettre à la hauteur de l'ancien Alpha mais il échoua à trois reprises avant de se relaisser tomber à terre.

_____« Trouve... Trouve-la. »

_____Des flashs arrivèrent jusqu'à Derek. Grace en train de quitter l'appartement, se retournant juste avant de claquer la porte et son regard ne trompait personne : il n'y avait que de la détermination, toute trace de doute avait disparu, elle irait jusqu'au bout. Un dernier flash lui arriva, mais il fut brouillé par une vague de douleur insoutenable. C'était Alex qui tentait de lui communiquer des informations malgré sa paralysie. Alors Derek tenta de se dégager mais Alex le tenait tellement fermement qu'il fut contrait de supporter la douleur, comme lui. Finalement, son bras retomba, sec contre le sol, tel du verre.

_____« Sentiments, dit-il avant et Derek vit son poing se serrer. »

_____Alex n'avait plus assez de force pour combattre le sort de Grace. Elle était beaucoup plus forte que lui et il luttait contre un sort bien trop puissant pour résister plus longtemps. Il laissa la paralysie prendre le dessus sur lui. Il faisait confiance à Derek, même après tout ce temps à éviter ce qui devait bien arriver un jour : l'amour avait décidé de lui tomber dessus à nouveau. Et c'était tomber sur Grace. Grace qui n'avait jamais ouvertement abordé le sujet avec le loup-garou. Elle n'avait ressenti que du rejet à son égard, rejet de ses sentiments incontrôlables.

_____« Bouge Derek, ordonna Scott. »

_____Jamais Scott n'avait parlé sur ce ton à personne. Jamais il n'avait voulu donné d'ordre à quiconque, ce n'était pas dans sa nature. Mais à le voir attendre, genou à terre que toutes les informations fassent le tour dans son cerveau le rendait fou. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas que Grace ne reviendrait pas cette fois et que malgré son rejet, il allait mourir de chagrin s'il ne le levait pas. Il allait crever de tristesse s'il n'allait pas tenter de la sauver, de la raisonner. Parce qu'il allait perdre son âme s½ur, qu'il le veuille ou non, qu'il en soit conscient ou non.

_____« Trouve-la, ramène-la et dis-lui. Dis-lui avant qu'il soit trop tard.
_____-Si ce n'est pas déjà le cas. »

_____Derek fut dehors avant même que Stiles puisse finir sa remarque. La porte valsa contre le mur, une nouvelle fois, malgré son état déjà piteux. Scott ne jeta aucun coup d'½il vers la porte, concentré sur Alex. Il n'allait pas tenir le coup à ce rythme.


**



_____Derek avait directement foncé dans la forêt, tête la première. Il n'avait jamais ressenti ça, toutes ces émotions qui le guidaient il ne savait où. Malgré que le soleil encore visible dans le ciel, il n'avait pas hésité à se transformer pour atteindre sa pleine puissance. Il courait, courait, courait. Il détalait comme une panthère à toute allure. Il avait déployé toute son énergie dans sa course aveugle et malgré l'air froid et la fatigue, il continuait. Parce qu'il sentait la présence de Grace, quelque part, dans cette forêt. Il ne savait pas comment il allait retrouver le Néméton, il avait été jusqu'à ce jour, incapable de le faire. Le froid lui bousillait la gorge, lui brûlant la trachée à chaque nouvelle respiration, la fatigue engourdissait ses jambes, chaque muscle rendant chaque pas plus lourd et pourtant, il courait toujours à pleine vitesse. Il avait balayé plusieurs kilomètres en quelques minutes seulement mais il ne sentait aucune différence. La présence de Grace était là, mais introuvable, comme le Néméton. Derek lâcha un grognement de frustration entre deux foulées avant d'accélérer sa cadence. Ses muscles commençaient à tirer pour lui signaler qu'il ne pouvait pas aller plus vite, au risque de se blesser.
_____Soudainement, Derek s'arrêta. Il tournait en rond, il avait l'impression que des heures s'étaient écoulées depuis qu'il avait commencé à chercher Grace. Derek comptait sur son instinct mais cette peur de ne pas arriver à temps commençait à le gagner, lentement réduisant ses capacités. Son loup rampait sous sa peau, remontant à la surface n'attendant qu'à être libéré pour prendre les commandes et trouver sa moitié. Accepter que Grace était sa moitié fut comme un long coup dans sa poitrine. Il allait arriver trop tard. S'il continuait, il n'arriverait jamais à temps et il perdrait encore. S'il laissait son loup prendre le contrôle absolu sur lui, il ne serait plus humain. Le loup-garou concentra tous ses sens sur une seule chose : la présence de Grace. Chaque odeur, son, mouvement lui parvînt plus brusquement jusqu'à lui jusqu'à trouver ce qu'il cherchait enfin. Un unique battement de c½ur. Il venait de percevoir le c½ur de Grace. Alors Derek laissa son loup prendre le dessus, il abandonna sa partie humaine sans aucun remord alors qu'il repartait, tête baissée droit dans le noir de la forêt profonde.

Il allait arriver trop tard.


_____« Grace ? »

_____Cela résonnait comme une question dans cette forêt sans fin. Mais Derek n'abandonnait pas. Il n'abandonnerait plus à présent. Il n'avait plus le choix, il devait la retrouver. Il doutait de pouvoir y survivre s'il ne la retrouvait pas.

_____« Grace ! »

_____Il hurlait. Le loup, comme l'humain, ils hurlaient chacun. Car ils n'avaient pas réussi à capter de nouveau l'essence de Grace. Comme si cette dernière s'était volatilisée. Mais c'était impossible, n'est-ce-pas. Personne ne pouvait disparaître si soudainement, sans laisser de traces ? Et alors qu'il filait toujours comme une comète, des traces noires se distinguèrent des arbres. Des hommes. Leurs ennemis. Le loup-garou ne prit pas la peine de ralentir et fonça directement sur eux, renvoyant au passage son loup sous sa façade humaine pour reprendre le contrôle de lui.

_____« Où est-elle ? Si vous avez posé vos... »

_____C'est alors qu'il le vit. Le néméton. Derek venait de trouver le néméton. L'endroit qu'il y a quelques années sa mère avait effacé de sa mémoire. Il avait réussi à le retrouver, grâce son instinct, son envie de retrouver Grace. Il finit par ralentir sa foulée avant de s'arrêter, quelques mètres devant les hommes. Son arrêt brutal après une si longue course fit frémir ses jambes mais il refusait d'écouter les signaux de son corps qui le guidait vers la douleur. S'il devait se battre pour récupérer Grace, il le ferait, même jusqu'à en mourir. Il ne se défilerait plus à présence. Il avait trop passé son temps à vouloir construire des murs pour le protéger du monde extérieur. Mais le loup-garou avait beau tenté de s'immuniser, il était comme tous les autres : faibles devant l'amour. Et encore plus devant le seul qui pourrait le tuer, le réduire à néant, en cendres ou en poussières. Oui, après tout, Derek était aussi un homme face à l'amour et il était aussi vulnérable que quiconque face à ses émotions. Il respira l'air à fond.
_____Il ne sentait pas la présence de Grace, cet aura qu'elle dégageait en permanence naturellement. Derek ne sentait plus sa présence. Comme si elle s'était envolée, effacée. Ce n'était pas possible. Comme pendant sa course dans la forêt, il avait ressenti la même sensation, comme si sa présence s'effaçait peu à peu.

_____« Où est-elle ?  Demanda-t-il une dernière fois en s'avançant.»

_____Les hommes qui faisaient toujours face à Derek ne prirent pas la peine de répondre, ils se contentèrent de s'effacer dans l'ombre en silence, laissant Derek seul. Lui laissant tout le loisir de trouver ce qu'il cherchait jusque là. Grace.
_____Son regard tomba directement sur la jeune femme, allongée et son pied qui s'était levé pour avancer retomba contre le sol, comme électrocuté. Elle se trouvait en face de lui mais il ne sentait rien. Aucune vibration, aucun battement, aucune chaleur.
_____Pendant si longtemps, il avait battit tellement de barrières, de murs à franchir pour savoir si oui ou non on avait réussi à le toucher que son corps, son cerveau, chaque petit nerf resta de marbre, incapable de réagir correctement. Certes, pendant toutes ces années il avait ressentit des choses, mais toujours si bien refoulées, dissimulées, qu'il avait été impossible d'apercevoir la moindre trace d'émotion sous ce roc quand il subissait des coups. Mais une larme dévala sa peau avant même que son cerveau fasse le lien entre le corps inerte de Grace au sol et l'absence de battements de c½ur. Il avait échoué. Il avait échoué. Coup de poignard dans le c½ur, la lame s'enfonça si profondément que Derek douta pendant une seconde qu'il puisse battre de nouveau. Son cerveau se glaça, ne voulant plus réfléchir. Il ne voulait plus faire de liens entre chaque sens pour comprendre, il voulait arrêter de penser, de bouger, de respirer, de ressentir. Il voulait se refermer sur lui-même, comme un coquillage pour se fermer au monde. Pour se fermer à Grace. Cette dernière était allongée, au centre de la souche de l'immense arbre. Son c½ur ne battait plus, le sang ne circulait plus dans ses veines, elle ne respirait plus, sa poitrine ne se soulevait plus au rythme de sa respiration. La vie avait quitté son corps. Et les barrières de Derek explosèrent. Il avait passé tant de temps à les bâtir pour s'éviter des nouveaux moments comme ceux-là. Qu'était-il censé faire, avec son corps à quelques mètres ?
_____Alors qu'il était toujours fébrile sur ses pieds, il ne vit pas Scott arriver en courant, la jeep de Stiles sur ses talons avec à l'intérieur, Stiles, Isaac et Alex. Il n'entendit pas le hurlement de douleur de son cousin avant même qu'il sorte de la jeep du seul humain, tenu par Isaac. Il ne se rendit pas compte des deux loups-garous qui tentaient de maîtriser le protecteur encore faible. Il venait de perdre sa chair. Soudainement, Derek se décida enfin à avancer vers Grace, du moins son corps sans vie. Le loup-garou réussit à marcher jusqu'à elle, montant sur la souche, avant de s'écrouler à ses côtés, abandonné par toutes ses forces. Il pleurait clairement maintenant, chaque larme dévalait son visage, déformé par la douleur. Il encercla ses bras autour de la taille de la jeune femme avant d'enfouir son visage strié par les larmes contre son estomac. Il voulait ressentir sa chaleur, son c½ur battre, entendre ou ressentir son rire une dernière fois. Une dernière fois avant qu'elle ne finisse par partir. Une dernière fois avant de devoir la quitter. Et alors qu'il ne ressentait que la peau glacée de Grace contre son visage, il hurla à son tour. Parce qu'elle n'avait pas le droit bordel. De débarquer dans sa vie, en faire un foutoir, tout chambouler avant de la quitter. Non ! Oh il voulait hurler plus fort encore, la secouer, la réduire en bouilli pour lui faire ce coup, elle aussi. Elle l'avait quitté aussi. Parce que cette fois, il n'avait pas su la retenir, trouver les mots, les geste, les idées pour l'empêcher de commettre l'irréparable. Il se sentait tellement coupable de tout foutre en l'air en permanence dans sa vie. Derek sentit un trou béant se former dans sa poitrine et il crût que le coup allait l'achever. Il voulait que la douleur l'achève mais il fut brusquement tiré en arrière, avec force.

_____« Derek dis-lui, demanda Alex avec force malgré ses larmes.
_____-Non.
_____-Tu ne vois pas qu'elle refusera de partir tant que tu ne lui aura pas dit au revoir ? Laisse-la partir.
_____-Non. »

_____Alex était un protecteur plutôt pacifiste, il détestait la violence gratuite, quand chacun se laissait guider par ses émotions. Il se devait d'être en permanence maître de lui-même. Mais perdre sa cousine venait de réduire à zéro cette conviction. Alors il se pencha en avant puis saisit le col du pull de Derek avant de lui mettre son poing dans la figure. Le premier coup parti sans même que les autres puissent réaliser. Le second fit réagir Isaac qui commença à avancer vers les deux hommes mais quand le troisième partit, Scott l'arrêta avec son bras. Derek ne se défendait pas, il se laissa frapper, sans aucune résistance. Il releva même le visage pour mieux prendre le coup. Quand Alex fut à bout de force, les mains tremblantes, il sembla réaliser ce qu'il venait de faire et lâcha instantanément le loup-garou.

_____«Elle le savait, elle l'avait senti. La seule manière de tous nous sauver était de disparaître. Mais prendre un avion _____et changer de continent aurait été trop dangereux. Elle aurait pu choisir de revenir un jour. Maintenant, elle ne _____pourrait plus jamais revenir, finit-il par lâcher avant de s'éloigner. Si tu ne veux pas la laisser partir, elle mourra _____en permanence, à petit feu quelque part entre ici et l'au-delà. 
_____-Lui dire au revoir c'est accepter. Accepter sa perte. Si je lui dis au revoir, elle ne reviendra jamais. »




Et comment pouvoir accepter son sacrifice alors que personne, jamais, ne s'était sacrifié pour sauver Derek ?
​ 2 | 1 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.173.237.152) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mardi 18 février 2014 15:20

Modifié le jeudi 11 septembre 2014 13:40

_____________________________________________ Le Second Choix _____________________________________________

_____________________________________________  Le Second Choix  _____________________________________________



Il était tard. Mais elle ne dormait pas. Comment pouvait-elle trouver le sommeil à force de tourner, tourner et encore tourner dans son lit, incapable de trouver une position confortable, incapable d'arrêter ce flot incessant de pensées, incapable de laisser ses problèmes quelques secondes pour s'endormir. Son téléphone vibrait sans cesse. Mais elle ne répondait pas. Des larmes coulaient de temps à autre mais elle ne les essuyait pas. Elle voulait juste pouvoir se reposer, fermer les yeux et oublier un instant, pouvoir rêver paisiblement, le temps d'une nuit. Elle voulait pouvoir dormir sans cette boule au ventre. Mais après tout, elle ne pouvait pas demander tant, elle n'avait pas qu'à être ce deuxième choix. Le doute, c'était la seule chose qu'on lui accordait. C'était sa seule récompense.

Et ce soir, elle avait atteint sa limite.

Elle n'était pas souvent à bout, mais l'addition de tous les événements depuis des mois commençaient à lui peser sérieusement. C'était comme si elle devenait transparente, un peu plus chaque jour et que personne ne lui prenait la main pour la faire revenir sur le chemin de la lumière. Elle était à bout de souffle, elle ne tiendrait plus très longtemps la distance, son corps était fatigué, autant que son âme. Elle se trouvait en fin de course cette nuit: elle capitulait. Elle rendait les armes après de longues batailles, un combat acharné. Mais elle avait perdu. L'amitié représentait une des choses les plus importantes dans sa vie, c'était un de ses piliers. Elle n'avait pas toujours eu de la chance dans le passé, on l'avait trahi, traîné dans la boue mais elle avait finit par se remettre en selle, à aller de l'avant après quelques années, elle avait appris à se reconstruire sur de nouvelles bases, avec des nouvelles personnes, des nouvelles relations. Les cicatrices du passé l'avait freiné mais cette plaie béante dans sa poitrine avait fini par se refermer petit à petit, et à mesure que les années passaient elle se retrouvait à oublier cette marque indélébile qui lui avait fait tant de mal dans le passé. Mais quand elle jeta un coup d'½il au-dessus de son bureau, où se trouvait une dizaine de photos accrochées sur un tableau, elle réalisa que cette plaie n'avait jamais correctement cicatrisé, elle l'avait senti s'effiler petit à petit quand finalement elle avait cédé.
Elle savait qu'elle comptait, jusqu'à un certain point. Mais elle savait aussi qu'elle n'était pas cette personne. Celle qu'on appelait en premier quand une bonne nouvelle arrivait, quand une mauvaise tombait, quand on avait besoin d'un avis, quand on fêtait son anniversaire, quand on organisait une soirée films, quand on avait un nouveau copain... Elle n'était pas la première personne à laquelle on pensait pour ce genre de choses. Parfois même, on ne pensait pas du tout à elle. Elle était trop renfermée pour pouvoir s'attacher, pensait-on. Elle était trop distante pour éprouver des sentiments profonds, croyait-on. Elle était trop froide pour apprécier les contacts physiques, imaginait-on. Et que pouvait-elle faire pour remédier à cette image ? Elle avait beau faire des efforts, rien ne changeait. Elle souffrait sévèrement de cette image qu'elle renvoyait. Elle devenait simple spectatrice de sa vie. Et la plaie s'était rouverte, comme si les points de sutures avaient été bâclés et qu'ils avaient fini par céder sous la pression. Son téléphone vibra de nouveau mais une nouvelle fois, elle l'ignora complètement, toujours enroulée sous ses draps, corps immobile , esprit plongé dans la réflexion.
Tous ces mois, ces quelques années, surtout l'année passée, elle avait toujours décroché son téléphone, toujours répondu aux messages, à toutes les interactions différentes sur les réseaux sociaux. Elle avait toujours été présente. Elle avait fait de son mieux, elle avait toujours soutenue son amie à travers les épreuves de la vie, dure vie, tenté de l'aider du mieux qu'elle pouvait quand son amie se trouvait en difficulté, quand elle souffrait, quand elle était énervée, agacée, épuisée de lutter pour s'en sortir. Elle avait tout donné pour cette fille, parce qu'elle l'aimait comme une véritable amie et quand on aime quelqu'un, on n'aime pas le voir souffrir. Parce que sa douleur devient la nôtre, parce que ce n'est supportable qu'on puisse blesser quelqu'un qu'on aime. Elle aurait voulu être un pilier stable, lui permettant d'être un repère dans son bordel de vie. Et finalement ? Elle était en train de se faire effacer vulgairement du tableau, de tomber dans l'oubli le plus profond, au placard mademoiselle. C'est fini.
Soudain, un léger rire amer lui échappa. Elle repensa à l'année précédente, où tout avait commencé à basculer. Depuis quelques mois, à cette époque, elles avaient laissé le temps les séparer, prendre de la distance, et pourtant elles s'étaient retrouvées. Il aurait peut-être mieux valu que ces retrouvailles ne se produisent jamais.

Elle avait été trahie.

Elle avait été trahie par quelqu'un en qui elle avait confiance, en qui elle avait accordé ce bien précieux, parce que son amie s'était montrée digne de confiance jusqu'à là. Et elle avait vraiment voulu croire en cette amitié, elle avait voulu qu'elle fonctionne jusqu'au bout. Aussi, quand elle avait vu ces quelques mots, simples et sans ambiguïté, elle s'était retrouvée à nu. La plaie s'était tendue sous la pression, les points menaçaient de sauter mais pourtant, et à sa propre surprise, elle avait tenu le coup. Elle avait encaissé le coup en silence et elle avait relevé la tête, pour montrer qu'elle était toujours là, elle se battait toujours. Intérieurement, elle s'était sentie bousillée, une nouvelle fois, elle se sentait responsable.

Juste une fois, elle aurait aimé ne pas se faire rouler. Juste une fois, elle aurait aimé avoir raison.

Et pour se reconstruire de nouveau, consolider ses défenses, elle avait alors gardé ses distances avec son amie, elle avait ignoré délibérément son téléphone quand il sonnait.

Parce qu'elle avait mal.

Elle était si blessée par une telle attaque, une telle trahison, qu'elle n'avait pas sû quoi faire de cette douleur qu'elle avait passé tant de temps à apaiser dans le passé.
Et pourtant, après quelques mois, elle avait pardonné. C'était sa première erreur, lui avait-on dit. Elle avait pardonné une telle chose alors qu'elle s'était promis de ne jamais faire une chose de la sorte. Mais elle tenait à son amie, à son amitié, et comme toujours en amour, on se retrouve faible malgré nos belles paroles et nos convictions. Et le temps refilait de nouveau. Quelques appels, de nombreux messages, mais elle n'a pas manqué le changement de comportement de son amie. Quelques soirées passées ensembles, quelques soirs à rire, mais elle a remarqué que leur amitié avait changé. Quelque chose s'était brisé, comme elle. Et ce n'est pas réparable, tout le monde le savait.
Et le schéma précédant commença à se renouveler encore une fois, à une année d'intervalle. Encore ? Pas exactement, finalement. Elle se retrouva de nouveau en seconde position, pour changer. Cette fois-ci elle voulait tenter de discuter, arranger les choses. Elle avait tâté le terrain pour voir si elle pouvait se lancer parce qu'elle fonctionnait toujours de la même manière:peser ses mots, trouver les mots justes, ne pas blesser, être la meilleure amie possible. Pourtant, les efforts qu'elle faisait n'étaient jamais réciproques. Son amie n'arrivait pas à supporter le poids de la vie. Elle s'enfonçait et malgré ses tentatives pour se sortir de ce trou qu'elle avait creusé elle-même, elle était bloquée, elle n'avançait pas, elle restait sur place. Rien n'allait jamais, il y avait toujours un problème, une personne qui se mettait en travers de son chemin ou un mal qui l'empêchait d'aller bien. Et elle n'arrivait à rien, elle avait beau tenté de réconforter son amie, ce n'était jamais suffisant. Un jour, son amie perdit son calme et elle en fit les frais. Alors elle décida de lui répondre, pas de filtre, pas de barrière, juste la vérité. Et elle se rendit compte que son humeur s'allégea. Elle se sentait mieux. Et elle comprit cette affreuse vérité qui lui pendait sous le nez : elle en avait marre. Elle en avait marre de se faire traiter comme un guignol, elle ne pouvait plus accepter d'être considérée comme un « bouche-trou », cette éponge qui devait écouter ces plaintes continuelles et identiques chaque jour qui passait.
Il était temps de se rebeller. Son amie avait mis les feux aux poudres, il était temps d'en profiter.
Elle savait ce qu'elle était. Elle n'était qu'une coquille. Une coquille qui vit de l'intérieur. Le feu qui brûlait dedans était dangereux et c'est pour cela qu'elle tentait de le garder sous contrôle, caché à l'abris. Mais cette coquille n'est pas vide, elle ressentait des choses. Et elle allait le faire savoir à son amie. Cette décision était effrayante. Elle allait se retrouver à faire un saut dans le vide, prendre un risque énorme pour peut-être finir par se retrouver seule au final. Finir seule signifiait revenir au point de départ. Elle avait été le second choix hier, elle était le second choix aujourd'hui et elle le serait le lendemain. Et si cette vie n'était qu'une boucle finalement ?
Alors elle finirait seule, elle le pensait sincèrement, et cette pensée l'attristait moins qu'il y a quelques années. Parce que jamais elle ne serait la première. Elle était condamnée à être ce deuxième choix. Elle n'obtiendrait jamais la première place. Cette place tant convoitée mais jamais atteinte.

Elle n'était pas le premier choix ce soir, elle n'avait pas gagné la bataille ce soir. Mais elle avait appris plus qu'une défaite. Ce soir, elle avait fait un pas en avant vers la prochaine bataille : briser cette coquille.


« C'est la faute de la fatalité. » -Madame Bovary, Gustave Flaubert
​ 1 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.173.237.152) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le lundi 15 juin 2015 17:28

Modifié le lundi 26 octobre 2015 19:06

_____________________________________________ Névrose. _____________________________________________

Pour @Malikement_Lau

_____________________________________________ Névrose.   _____________________________________________


« Regarde au loin ton chemin mais concentre-toi seulement sur les obstacles à portée de mains. » -Daniel Desbiens



Avoir cette boule dans l'estomac. L'impression que son souffle se coince quelque part dans ses poumons sans réussir à dégager cet oxygène. Des symptômes de la nervosité, de l'anxiété, parce que oui, Laura était inquiète. La jeune femme se sentait étrangement mal, sans en connaître vraiment la raison. Elle aurait pu penser que c'était un signe, que quelque chose ne tarderait pas à se produire mais elle n'était pas devin et refusait encore plus de suivre ce que son instinct lui soufflait. Elle tentait de faire taire ce que dernier s'entêtait à lui répéter sans cesse, mais Laura pouvait autant se montrer bornée. Qui gagnerait cette bataille interne infernale ?

_____« Tu penses à quoi Laura ? »

À rien voulait-elle répondre. Laura laissait son esprit vagabonder au gré de ses envies, suivant le mouvement du vent. Mais c'était peut-être trop futile comme réponse de dire « rien » quand la vérité était tout, trop de choses, c'était un flou total, un brouhaha constant. Des pensées qui s'entrechoquaient, qui n'allaient pas dans le même sens et qui finissaient par se perdre, on ne savait où. Peut-être qu'elle réfléchissait trop au final. Ou pas assez ? Quoi que fut la réponse, elle était de plus en plus concentrée, emportée par ces étranges pensées.

_____« Laura, je te parle.
_____-Je repensais au dernier cours d'anglais, répondit-elle sans se déconnecter de son flot de pensées. »

La jeune femme lui adressa un sourire pour appuyer sa réponse et cela fonctionna. C'était si simple, après tout. Son interlocutrice passa à autre chose sans se douter que ce n'était qu'un mensonge, un de plus parmi tant d'autres. Enfin, qui pouvait vraiment savoir ce qu'elle pensait ? Peut-être ne voulait-elle pas se mêler au bordel de Laura. Et un mensonge, qu'était-ce au final ? Laura se confortait dans son idée : un mensonge permettait de dresser une barrière et donc de se protéger. Triste définition.

_____« On se voit demain ?
_____-Comme toujours, devant la grille, huit heures. »

Histoire de routine, évidemment. Une journée, puis une autre et la semaine est passée. On finit par ne plus compter les jours pour avancer. Et le tout devient automatique. Erreur. Alors que son « amie » se leva pour quitter la salle d'étude, Laura, elle, prit tout son temps pour ranger ses différents cahiers. Alors qu'elle rassemblait ses affaires, elle tomba sur la feuille où elle avait commencé à écrire, plus tôt pendant l'heure avant de se perdre dans ses pensées. Il n'y avait que trois lignes proprement écrites, le reste du texte se perdait dans des spirales dessinées au crayon à papier. Des spirales qui se coupaient, se longeaient, se superposaient pour s'arrêter brusquement dans un trait épais. Elle ne se rappelait de les avoir dessiner et pourtant elles étaient là. Elle froissa la feuille en vitesse avant de la jeter quand elle eut rassemblé ses affaires et elle quitta ensuite la salle. Grande heure de sorties, les couloirs étaient bondés pour rejoindre la sortie du lycée. Elle vit une tête, puis deux, trois avant de perdre le compte se retourner sur son passage. Ces chuchotements, demis mots en permanence dans son dos. Laura ne pouvait plus les supporter. Et pourtant, elle le devait, jusqu'à chaque parole qu'elle ne comprenait pas intégralement. Chaque simple mot la brisait, comme on brise du verre. Ce n'était pas seulement douloureux, c'était se retrouver au milieu des conversations contre son gré, à cause du voyeurisme malsain des gens qui l'entouraient, ce besoin constant qu'ils avaient de tout savoir, sachant que cela ne les regardaient absolument pas et par tous les moyens. Ça la mettait hors d'elle. Laura était en colère, soudainement elle bouillonnait, c'était une immense vague qui se préparait à s'échouer avec grande violence sur le rivage et sur son passage tout emporter.
Elle passa la grille du lycée et subitement, elle découvrit la voiture si reconnaissable de Lucas. Sa colère tomba en un instant, surprenant Laura elle-même. L'anxiété qui la titillait s'apaisa de même alors qu'elle avançait vers sa voiture. Parfois, elle détestait l'effet qu'il pouvait avoir sur son corps, son esprit, ses pensées, son c½ur, tous ses effets qui lui donnait l'impression qu'elle perdait la tête par moment. Elle l'aimait aussi pour ça, Lucas faisait taire toutes ses voix dans sa tête et il ne restait que la sienne. La jeune femme ouvrit directement la portière passager pour se glisser sur le siège avant de refermer sans aucune délicatesse la portière.

_____« Tu veux en parler ? Demanda-t-il en mettant le contact.
_____-Encore ? Répondit-elle en se redressant.
_____-Si ça te fais du bien.
_____-C'est plus comme enfoncer le couteau plus profondément Lucas. »

Dans ces moments, il avait l'impression d'être inutile, transparent, sans aucun intérêt car Laura était repartie dans son flot de pensées et il n'arrivait jamais à temps pour l'empêcher de se blesser, même dans sa tête. Si seulement il savait la vérité. Ce qui le tourmentait le plus, était de ne pas savoir. Quelle était cette chose ou cette personne qui l'avait tellement brisé qu'elle ne tenait plus la route toute seule, sans vouloir se blesser en permanence, pensant qu'elle le méritait ? Chaque nouveau jour qui passait rendait son supplice de moins en moins possible à supporter. Lucas restait désemparé face à la jeune femme, elle semblait si fragile mais si fermée. Il ne savait s'il avait réussit à faillé sa coquille pour qu'elle le laisse simplement apercevoir ce qui traversait son esprit, en permanence. Vaincu une nouvelle fois aujourd'hui, il s'apprêtait à allumer la radio pour mettre la seule station qu'elle écoutait mais elle le devança en arrêtant son geste. Il voulait une part de vérité ? Laura était incapable de lui donner.

_____« Je voulais de l'amour, dit-elle sans flancher pour garder sa voix haute. Que ça me transperce le c½ur à tel point _____qu'à chaque fois que tu apparaisses, mon souffle se coupe, que quand tu sois obligé de partir mon c½ur se brise, _____un peu plus à chaque départ. Je voulais que tu m'aimes. Rien de plus...
_____-Tu décris la passion, Laura. Pas l'amour. La passion est un jeu dangereux. »

Sa réponse resta en suspens dans le silence. Laura refusait de répondre, une nouvelle fois et jeta un coup d'½il à la route qu'ils prenaient. Elle comprit rapidement où ils allaient et si elle fronça les sourcils, surprise elle ne prononça pas un mot tant que Lucas ne coupa pas le contact.

_____« Qu'est-ce qu'on fait ici ?
_____-Il faut que je te parle. »

Il sortit rapidement de la voiture pour faire le tour et ouvrir la portière passager, laissant Laura sortir à son tour avant de fermer la voiture et de prendre la direction du ponton. L'été, ils venaient souvent quand le temps le permettait. Aujourd'hui, malgré le temps relativement bon pour la saison, le froid tombait vite, comme la nuit et il était déjà dix-huit heures. Que voulait-il lui dire de si important pour l'amener jusqu'au ponton ? Soudainement, cette boule qu'elle avait ressenti dans son estomac quelques heures plus tard recommença à la faire souffrir, plus fort cette fois et Laura fut obligée de poser une main sur son estomac pour retenir la grimace de douleur. Elle leva la tête et elle remarqua que Lucas ne l'avait pas attendu, il filait vers le bout du ponton comme une flèche et elle se mit presque à courir pour le rattraper et garder l'allure. Elle avait été tellement dans ses pensées, dans son tourbillon qu'elle n'avait pas vu qu'il était agité. C'était mauvais. Et son estomac qui ne voulait pas se calmer n'arrangeait pas la chose, qu'est-ce que cette douleur voulait dire à la fin ?
Précipitamment, quelques mètres avant le bout du ponton, Lucas finit par s'arrêter pour se retourner vers elle, complètement perdue. Elle n'avait jamais vu ses pupilles si déchaînées, troublées qu'à cet instant et si jusque là, elle n'avait aucun indice, Laura déchiffra tous les signes une simple seconde avant que les mots franchissent les lèvres tremblantes de Lucas.

_____« Je m'en vais 

Silence.


_____-Pourquoi, Lucas ? »

Si ses oreilles avaient bien entendu, son cerveau lui semblait ne pas vouloir comprendre le message, il faisait la sourde oreille, comme Laura à son instinct. Laura ne tomberait pas, pas maintenant alors qu'elle avait déjà tant de mal à rester en équilibre sans tomber. Lucas ne lâcha pas son regard une seule seconde, et elle savait qu'il était complètement sérieux. Maintenant, c'était lui qui refusait de lui répondre.

_____« Lucas ! Cria-t-elle.
_____-C'est juste terminé ! Tu comprends ?
_____-Tu pars, c'est assez clair. Tu me quittes sur un mensonge, surtout.
_____-Je croyais que les mensonges ne te dérangeait pas. »

Prise à son propre jeu, Laura referma sa bouche, alors qu'elle avait été prête à répliquer quelques secondes plus tôt. Il venait de la piéger. Et il n'avait même pas trembler. Lucas était malade. Il allait mourir, il était condamné et le savait. Mais jamais il ne lui dirait. Non il ne pourrait pas lui dire, il ne devait pas le faire. Jamais. Lucas était égoïste au final, s'il lui disait la vérité, il était convaincu que son regard changerait, qu'il verrait de la pitié dans ses yeux et jamais il ne voulait voir cette lueur dans les yeux de Laura. Ne pouvant plus tenir la distance entre eux, il s'approcha mais la jeune femme tenta d'imposer, dans un dernier acte de dignité, une distance, un trou, un fossé entre eux. Elle voulait le chasser au plus loin, qu'il n'approche pas. Alors Lucas la dépassa sans plus essayer de s'approcher et Laura, elle, ne savait comment réagir. Son cerveau refusait toujours de réagir en conséquences de sa déclaration, son corps par contre, était une autre histoire. Il affaiblissait à mesure que les pas de Lucas s'éloignaient, et elle n'arrivait même pas à le regarder partir pour la dernière fois.

_____« Je disparais, je te le promets. »
_____« Lucas ! Appela-t-elle en vain.»

Et il la tiendrait, cette dernière promesse.


**


Jamais.
Il avait fini par partir, la quitter. C'était tellement prévisible, pensa-t-elle pour tenter de rationaliser ce qui lui arrivait alors que son maigre corps commençait à trembler. Laura avait finit par tellement reculée qu'elle avait atteint la barrière du ponton, pour s'y accrocher avant de s'y laisser tomber, comme une pauvre poupée de chiffon. La jeune femme était restée quelques minutes à attendre qu'il revienne, Lucas revenait toujours mais sa voiture n'était pas revenue. Et ce fut comme le signal manquant pour son cerveau qui lui renvoya une vague de douleur en pleine figure.
Mais il l'avait contaminé, elle était complètement dépendante de sa présence et tout ce qu'elle en avait dégagé et apporté. Elle avait besoin de lui à ce moment là, elle était totalement incapable de continuer sans lui. Laura était incapable de mettre correctement un pied devant l'autre s'il partait. Et il venait de partir, à jamais. Son esprit déraillait, elle perdait pied. Seconde par seconde, elle sombrait encore plus. Alors qu'avant, elle se trouvait au bord de cette falaise, en équilibre, toujours prête à tomber, à se laisser aller et abandonner, à cet instant elle venait de mettre le premier pied dans le trou. Et elle tomba. Laura s'effondra, elle n'était plus qu'une fille. Qu'elle importance ? Son c½ur dépérissait, il pourrissait en cendres.
Mais pire que la perte elle ressentait la trahison couler à travers chaque vaisseau sanguin. Ça brûlait chaque nerf de son système nerveux. Lucas s'était infiltré sous sa peau, même si elle refuserait de l'admettre. Quand cette idée atteignit son cerveau, elle perdit complètement pied. Il était sous sa peau, Lucas l'avait touché, il avait réussit à toucher quelque chose en elle. Elle paniqua. Sa peau la grattait, elle devait se débarrasser de cette sensation, personne n'avait encore été sous sa peau, personne n'avait pu aller si loin. Elle retira sa veste qui la protégeait du vent qui se faisait de plus en plus froid pour ensuite regarder ses mains.

_____« Je l'ai dans la peau. »

Elle ne pouvait pas, ou plutôt plus se le permettre, elle allait sombrer définitivement sinon. Elle devait se libérer de son emprise et vite. Elle passa ses ongles sur ses bras, qui la démangeaient, de plus en plus. Ce n'était pas suffisant. Le souffle saccadé, elle retira ensuite son t-shirt pour passer ses mains sur le haut de sa poitrine et son estomac, ses ongles s'enfonçaient plus profondément maintenant. Vient ensuite ses chaussures et son jean qu'elle balança au loin, elle ne pouvait pas les voir. Ses pieds frappèrent le sol, oh il fallait qu'il quitte sa peau, qu'il ne puisse pas s'infiltrer. Laura ne vit pas le sang couler le long de ses fines jambes, de ses maigres bras et de son estomac. Elle était concentrée sur un seul but. Mais elle n'y arrivait pas, elle perdait patience. Elle sentait toujours cette sensation en elle. Frustrée, brisée, broyée, démolie, fracassée, elle laissa le haut de son corps tomber au sol. Elle frappa le sol de ses poings, du plus fort qu'elle pu, avec le reste de force qu'il lui restait. Rien ne partait, elle s'enfonçait, elle le sentait. De nouveau en colère, Laura laissa un hurlement, puis deux lui échapper.
Et elle pourrait toujours courir, vouloir s'enfuir et oublier, tenter d'effacer chaque moment aussi futile soit-il de son esprit mais la vérité était qu'on ne fuit pas l'amour. Oh bien sûr, on pouvait toujours quitter la ville, changer ses habitudes jusqu'à changer de marque de café et arriver à se persuader du contraire pendant quelques instants mais si on aime, rien ne pourra s'oublier. Tout remontera à la surface et laissera des crevasses vides, douloureuses sur chaque passage comme pour nous punir d'avoir tenté d'oublier. Qu'importe la distance, qu'importe ce qui pourrait arriver, l'amour traverse et même Newton ne pourrait rien y faire. Quel bordel pour quelques sentiments, au final, Laura se retrouvait déchirée à cause de ses sentiments, honteuse d'avoir laissé Lucas rentrer dans sa vie.
Idiote, idiote, idiote.
Alors Laura ajusta sa position pour rabattre ses genoux contre sa poitrine et elle commença à pleurer.



« L'amour est insaisissable. C'est un vide intérieur qui se comble. La beauté retrouvée grâce au regard d'un autre. C'est vivre au présent, pour l'avenir, en brûlant le passé. C'est la seule façon de se sentir vivant. » -Rose


​ 3 | 1 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (54.173.237.152) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le samedi 04 janvier 2014 14:02

Modifié le jeudi 22 décembre 2016 15:23

  • 1
  • 2
  • 3
  • Suivant

Design by BurnMeOut

Signaler un abus

Abonne-toi à mon blog !

RSS

Skyrock.com
Découvrir
  • Skyrock

    • Publicité
    • Jobs
    • Contact
    • Sources
    • Poster sur mon blog
    • Développeurs
    • Signaler un abus
  • Infos

    • Ici T Libre
    • Sécurité
    • Conditions
    • Politique de confidentialité
    • Gestion de la publicité
    • Aide
    • En chiffres
  • Apps

    • Skyrock.com
    • Skyrock FM
    • Smax
    • Yax
  • Autres sites

    • Skyrock.fm
    • Tasanté
    • kwest
    • Zipalo
    • oMIXo
  • Blogs

    • L'équipe Skyrock
    • Music
    • Ciné
    • Sport
  • Versions

    • International (english)
    • France
    • Site mobile